Ce film est né du désir de mettre en relation deux générations qui ne communiquent habituellement pas ensemble. C’est ainsi qu’au fil de ce road-movie ancré dans la nature grandiose du Québec, deux jeunes fugitifs et un vieil homme se révèlent l’un à l’autre tels qu’ils sont, communiquant avec des émotions exacerbées, à fleur de peau.

Empreint d’un souci de vérité, ces personnages se sont construits en puisant dans ma mémoire et mes expériences personnelles. L’univers d’Adrien, un homme au petit métier qui rêve de son voyage de chasse, est inspiré de mon père et de mes oncles; des hommes près de la terre, issus d’une génération d’hommes qui n’étaient pas très présents pour leurs enfants et qui ne montrait pas beaucoup leurs émotions. Confronté à la présence des deux garçons, Adrien voit émerger les bribes d’un passé enfoui loin au fond de lui et devra faire le deuil de son fils.

Pour les personnages de Cédric et William, je me suis largement inspiré de mon travail dans une maison de jeunes, où j’ai eu des contacts privilégiés avec des adolescents qui vivaient des situations difficiles et qui les dépassaient trop souvent. C’est en faisant un amalgame de plusieurs de ces êtres en survie que sont nés les personnages des deux frères dont l’un est encore entre l’enfance et l’adolescence et l’autre, qui a dû par la force des choses devenir un adulte trop rapidement.

À travers cette collision entre trois êtres fragiles, j’ai voulu traiter de la paternité et de la fratrie mais « Le pacte des Anges », c’est surtout l’histoire d’un homme qui sent qu’il a une dette envers la vie et qui fait un immense cadeau à deux jeunes qu’il ne connaît que depuis 48 heures, celui de la liberté, celle qu’il n’aura jamais. C’est une histoire d’amour en quelque sorte, jumelée à une histoire de rédemption.